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La régulation de la gendarmrie a grandement participé au succès de l’opération / Photo Laurent Thevenot
Le convoi est arrivé hier en fin d’après-midi à Cormoz sous les vivats, sans pépins et sans faire trop de foin sur la route. Bilan après trois jours de convoi : globalement, les agriculteurs ont réussi leur coup
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je m'inscrisHier, 16 heures au centre de Cuisery. Un couple guette l’arrivée du convoi de paille. Georges et Rose Gauthier ont fait le déplacement de Saint-Didier-de-Formans. « J’étais déjà au départ », dit le monsieur de 79 ans. « Notre fils Gérard est céréalier. Lui, il a fini la moisson juste avant qu’il pleuve. Il est monté en Seine-et-Marne avec son tracteur en tant que bénévole. On est venu le voir passer et le photographier. Ce métier, on l’exerce de père en fils. C’est toute notre vie. »
Combien étaient-ils hier sur le bord de la route pour les applaudir ? Autant que pour certaines courses cyclistes. Il y avait aussi la télé, du monde à l’arrivée à Cormoz et des banderoles.
Quentin et Bastien, brandissent la leur. « Nous sommes fiers de toi papy ». « C’est mon papa ! », explique aussi, fière, leur maman Caroline Vieira. « Il est céréalier à Vonnas. Il a le cœur sur la main. Quand il a su que cette opération allait se mettre en place, il n’a pas hésité une seconde. C’est de la solidarité, un bel acte de bravoure. »
Le terme est un peu fort. Pas sûr que les automobilistes coincés derrière et/ou aux carrefours apprécient. Mais globalement, les agriculteurs de l’Ain ont réussi leur coup. Pendant trois jours, ils ont attiré l’attention de la France entière sur le problème de la pénurie de fourrages. Même si le nombre n’y était pas, ils ont démontré leur capacité à se mobiliser et à mobiliser la force publique, sur une opération de grande envergure. Tout ça sans pépins et sans trop sans trop faire de foin sur la route.
La préfecture disait n’avoir prévu qu’un encadrement ponctuel sur les portions critiques. En fait, sur les quatre départements traversés, la gendarmerie a mis en place un dispositif tout à fait conséquent et accompagné les tracteurs tout au long du parcours. Des motards devant, derrière, des carrefours neutralisés, des déviations opportunes, l’obligation faite au convoi de se garer dès qu’un bouchon commençait à se former… Cette régulation a grandement participé au succès de l’opération.
Deux points chauds à l’aller : entre Tournus et Chalon-sur-Saône et autour de Sens. Forts de cette expérience, la FDSEA a demandé, et obtenu, une modification du trajet au retour. Les attelages ont contourné Sens et évité Tournus en passant par la D933 (Epervans, Simandre, Cuisery) à la sortie de Chalon.
Trois tracteurs changés à la suite de pépins mécaniques. Un sur place, à Bray-sur-Seine, et deux au retour. Quelques pneus dégonflés sur les remorques. Une paille !
Ils ont été respectés à la demi-heure près. Une trentaine de minutes d’avance à l’aller, une trentaine de retard au retour. Sur 650 kilomètres, rien à redire.
Déjà présent au départ, le préfet Philippe Galli a également assisté au retour. « Je suis venu voir si on n’en a pas perdu en route ! » Plus sérieusement : « On a veillé dès le départ à ce que les véhicules soient bien en règle. Pour le reste, le « deal » avec le ministre a été respecté. »
Grosse fatigue à l’arrivée. À Cormoz, les agriculteurs ont commencé par se restaurer et pris le temps de se détendre. Les plus proches sont repartis directement avec leur chargement.
Ceux du Bugey ou de Bellegarde ont dormi sur place pour repartir ce matin, une fois la répartition effectuée ( lire par ailleurs). L’opération paille ne fait que commencer. Sur les 5 000 tonnes achetées à la Seine-et-Marne, il en reste 3 500 à charrier d’ici la fin septembre. Par camion cette fois.
L’opération « 100 tracteurs pour la Seine-et-Marne » n’est pas tout à fait terminée. Ce matin, une trentaine d’attelages partiront de Cormoz pour rentrer dans le Bugey, le val de Saône ou le Pays de Gex.
Un convoi passera par Bourg aux environs de 9 h 30. Direction Ambérieu, ville de triage. Quelques perturbations sur cet axe en perspective. La gendarmerie, et la police pour l’agglomération burgienne, réguleront la circulation.
« Après 650 kilomètres, il serait dommage qu’un accident se produise sur la dernière portion du parcours ! » note le colonel Aubanel.